Les acteurs de la société civile sont aussi nombreux à intervenir dans la décentralisation dans le cadre du processus de gestion participative, d'approches inclusives et même de promotion d'expériences qui vont dans le sens du budget participatif
Après avoir décliné l’importance du Haut conseil des collectivités territoriales, Abdoulaye Wilane a insisté sur la nécessité d’opérer un bon choix de ses membres, pour relever le débat à l’image du Conseil économique social et environnemental (Cese). Le maire socialiste de Kaffrine s’exprimait en marge de l’atelier d’élaboration des plans d’accélération de la riposte au Sida dans 15 villes du Sénégal, tenu à la Mairie de Thiès. «Le Président Macky Sall doit faire très attention par rapport à ses choix», a indiqué le porte-parole du Ps, car, dit-il, «dans l’histoire de notre pays, il est le seul qui a porté sur les fonts baptismaux le Haut conseil des collectivités territoriales, qui portera à jamais ses marques et ses traces. Il doit donc tout faire pour qu’on y ait de très bons conseillers, qualitativement, techniquement et politiquement».
Ce qui va permettre à ces derniers, selon Abdoulaye Wilane, de donner le meilleur d’eux-mêmes en vue de contribuer à la mise en oeuvre et à la rectification si besoin en est, de l’Acte 3 de la décentralisation et à la production de réflexions sur toutes les questions qui touchent la décentralisation et l’administration des collectivités locales. «S’il m’était permis de lui donner des conseils, je demanderais au président de la République de songer à faire comme avec le Conseil économique social et environnemental (Cese), qui a un niveau de débat plus élevé, plus profond, plus pointu que l’Assemblée nationale. Il doit faire du choix des candidatures un point d’honneur pour relever également le niveau des débats au niveau du Haut conseil des collectivités territoriales. Il doit aussi faire en sorte que ce Haut conseil soit le reflet de la Nation, pour incarner la Nation. Des hauts fonctionnaires qui ont servi l’Etat dans la décentralisation, les impôts et domaines, les finances, la fiscalité, dans le droit administratif, devront également être privilégiés dans la désignation. Les acteurs de la société civile sont aussi nombreux à intervenir dans la décentralisation dans le cadre du processus de gestion participative, d’approches inclusives et même de promotion d’expériences qui vont dans le sens du budget participatif. Par conséquent, ces derniers ont également leur place dans cette institution. Si on en fait une affaire politique, le processus sera soumis à la loi de la majorité, qui n’est pas forcément la loi de la qualité. Dans le choix, le président de la République pourrait également intégrer par exemple un certain nombre de maires de capitale régionale, de maires de capitale départementale, de maires issus des zones rurales et frontalières, qui n’ont pas pu être choisis comme candidats à la base».
Abdoulaye Wilane pense que « si nous croyons à la décentralisation, à la démocratie, c’est le lieu de participer à ces joutes électorales. La participation est un défi à relever, car il montre l’attachement que l’on a pour la décentralisation et l’espoir qu’on place sur les institutions dont nous nous sommes dotés. Nous ne devons pas avoir du mal à accepter ou à tolérer certains comportements. Dans un parti, il est naturel et normal qu’il y ait plusieurs prétendants à un poste de représentant ou d’élu. Ce qui est un problème, c’est le fait de n’avoir pas des mécanismes ou des possibilités de résoudre ces problèmes, en vue d’aboutir à un consensus. Certains vont très vite en besogne en prédisant l’éclatement de Benno Bokk Yaakaar dans le cadre du choix des investis. Mais la vérité est que, partout où Bby n’a pas pu trouver un consensus, tous les postulants ont reconnu l’autorité de leur mandataire, de leur dirigeant, du président de la coalition, pour leur confier la responsabilité d’opérer des choix».
(L’AS)