Profit-Congo lance l’atelier de formation sur le Budget participatif à Kinshasa
Dans un bref délai il sera possible à la population de Kinshasa de choisir les projets d’investissement qui leur tiennent vraiment à coeur. Une portion de 25% du Budget investissement sera soumis à leur volonté: c’est le budget participatif ou encore budget citoyen. Pour y arriver, Profit-Congo et le Comité d’orientation des réformes publiques (Coref) balisent le chemin. C’est dans cette optique qu’un atelier de sensibilisation et de formation sur le Budget participatif dans la province de Kinshasa a été lancé. L’atelier qui se déroule sur deux jours a commencé le mardi 31 mai à l’hôtel Béatrice. Il se clôture le mercredi 1 juin. L’atelier a été ouvert par le vice-gouverneur de la ville de Kinshasa Clément Bafiba avec à ses côtés le Coordonnateur du Coref Godefroid Misenga. Étaient présents également les ministres provinciaux et les bourgmestres. G.Misenga a dans son mot démontré l’importance du Budget participatif. Selon lui, le Budget participatif doit faire participer la population dans l’identification des choix en matière d’investissement. Cela va promouvoir le développement à la base a-t-il dit. Les finances publiques à tous les niveaux doivent être des instruments de lutte contre la pauvreté a encore déclaré G. Misenga. Il n’a pas manqué de fustiger les faiblesses des finances publiques au niveau local ( villes, communes, provinces, chefferies, secteurs). Il s’agit notamment d’une transparence qui laisse à désirer et un accès limité du public à l’information budgetaire. Pour ce faire, la réforme des finances publiques, débutée il y a 15 ans, s’impose a dit le Coordonnateur du Coref. Réforme qui doit se poursuivre pour faire des finances publiques des instruments de croissance économique selon G. Misenga. Dans un premier temps le projet du Budget participatif concernera 150 Entités territoriales décentralisées ( ETD). Elles vont bénéficier de la formation pendant une période de 3 ans dans le cadre du projet Profit-Congo financé par la Banque mondiale, la Coopération britannique (Difid) et la Coopération belge. Bien entendu le succès du Budget participatif dépendra de la volonté politique. Sans elle, il n’y a pas de progrès possible. Ainsi, le vice-gouverneur de la ville de Kinshasa a pris l’engagement, appuyé par son ministre des finances, de faire signer la charte d’engagement au gouverneur André Kimbuta. Misenga a encouragé les autorités locales à impliquer la population dans les choix des projets à financer à travers les budgets locaux. Pour cela, il s’est servi de l’adage de Gandhi qui dit que c’est qui est fait pour vous sans vous et contre vous.
Le premier jour de l’atelier a donné lieu à des échanges fructueux parfois houleux mais respectueux entre les ministres provinciaux (Thérèse Olenga et Robert Luzolanu), les bourgmestres et les experts du Coref et de Profit-Congo. Pour sa part Florence Mogbekuma, experte en finances publiques et formatrice, a penché notamment sur le cycle du Budget participatif. D’après elle, il a deux volets: la participation et la redevabilité. La participation dit-elle commence par la volonté volonté politique de l’autorité locale. Il doit associer la base dans la confection de son budget à travers les comités locaux. Quant à la redevabilité, l’experte a soutenu dans son exposé que celle-ci comprend les étapes de suivi, d’évaluation et de contrôle du Budget par la population locale. En cela, le Budget sera vraiment citoyen. Quand la population est impliquée tant en amont qu’en aval le Budget sera vraiment citoyen. Cela va contribuer à une meilleure collecte des ressources publiques et une allocation optimum de celles-ci. Le dialogue entre dirigeants et population est indispensable dans la conduite des affaires publiques a dit F. Mogbekuma. « La population doit savoir ce que l’on fait avec leur argent» a dit F. Mogbekuma. Les valves ne doivent pas seulement servir à publier les informations relatives à la célébration des mariages a-t-elle expliqué. Il faut que les valves affichent des informations relatives au budget et et aux projets financés a-t-elle renchéri? Voilà la route de la bonne gouvernance locale a-t-elle indiqué..