Budget participatif : La société civile de Kaolack plaide pour son institutionnalisation
Des acteurs de la société civile kaolackoise ont, le week-end dernier, lors d’un panel, préconisé l’institutionnalisation du budget participatif au sein des collectivités territoriales de la région. Selon les membres du Comité communal de veille, d’alerte et de contrôle citoyen de l’action publique, c’est une exigence pour atteindre les standards internationaux en matière de bonne gouvernance.
Le contrôle citoyen de l’action publique (Ccap) était au menu d’un forum initié par le Comité de veille, d’alerte et de contrôle citoyen de Kaolack le samedi dernier. C’était une occasion pour ces représentants de la société civile locale d’échanger sur le thème : « Quels rôles et responsabilités des populations dans la gestion des affaires de la cité ? ».
Une thématique déclinée en matière budgétaire, d’environnement et d’accès aux services sociaux de base. Animateur du premier panel, l’économiste Mandou Ndiaye de l’Association sénégalaise pour un développement équitable et solidaire (Asdes) a défini le contrôle citoyen comme « toute action des citoyens ou des organisations de la société civile qui vise à contrôler l’action publique ou à obliger l’Etat à rendre compte aux citoyens », en précisant que dans les démocraties cette démarche découlerait d’un « pacte social » tacite entre l’Etat et les citoyens. Selon lui, le contrôle citoyen de l’action publique n’est pas antinomique aux mécanismes conventionnels de contrôle effectué par les organismes habilités par les pouvoirs publics, mais ils seraient complémentaires.
Prenant l’exemple du suivi des dépenses, projets et programmes publics, il a soutenu que ce double contrôle public et citoyen assurerait de meilleures performances. « Aujourd’hui, nous notons avec intérêt l’élaboration de budget participatif au sein des collectivités locales. Il faudrait en arriver à la l’institutionnalisation de ce principe fort de bonne gouvernance dans les communes et conseils départementaux de la région », a préconisé Ousmane Bitèye, le coordonnateur du comité de veille en marge de ces assises citoyennes organisées sous l’égide du Comité pour le développement de Kaolack (Codeka). Cette démarche de bonne gouvernance a été étudiée sous l’angle de la gestion de l’environnement et de l’accès aux services sociaux de base. Pour le premier sous-thème précité, l’environnementaliste Amath Kama a donné l’exemple de l’implication des populations dans la gestion des ressources naturelles. L’aménagement de forets communautaires dans le cadre du nouveau code forestier a été aussi évoqué par le paneli.
A cet effet, il a insisté sur une participation citoyenne en amont de l’exécution des projets et programmes environnementaux. Quant au représentant régional du Syndicat unique des travailleurs de la santé (Sutsas), il fait du contrôle citoyen de l’action publique un élément essentiel de la bonne gouvernance.
Source : lesoleil.sn