#Mbour – Mise en place d’un budget participatif sensible au handicap : Les collectivités territoriales interpellées

Pour avoir suffisamment d’autonomie, les personnes handicapées réclament leur part dans les budgets des collectivités territoriales.

Les personnes handicapées veulent une meilleure prise en compte de leurs préoccupations dans les budgets des collectivités locales. Pour matérialiser cette volonté, l’Association nationale des personnes handicapées, en collaboration avec Sightsavers et Enda Ecopop, a tenu une formation de 10 jours d’un pool de facilitateurs pour l’élaboration d’un budget participatif sensible au handicap. Selon Moussa Thiaré, Secré­taire général de la Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées, «elle entre dans le cadre du projet de participation» politique et citoyenne des femmes et hommes handicapés, avec l’appui de Sightsavers. «Dans le processus, nous avons jugé nécessaire de disposer de ressources qualifiées et compétentes pouvant assurer le suivi du processus à la fin du projet. C’est la raison pour laquelle dans un premier temps, nous avons formé dix personnes handicapées comme étant des facilitateurs ; c’était pour le volet élections. Ce, pour que ces personnes puissent servir de références mais aussi de compétences pour pouvoir adresser les questions électorales», dit-il. Il ajoute : «Nous avons formé un pool de facilitateurs avec l’appui de Sight­savers et Enda ECOPOP, dans le cadre du budget participatif sensible au handicap. C’est important parce que la prise en compte des besoins des personnes handicapées ne peut se faire que si ces dernières ont la possibilité de participer au processus.»
Ce projet intervient dans les zones de Pikine Nord et Est, Louga, Kaffrine et Kaolack. A en croire le Secrétaire général de l’Association nationale des personnes handicapées, le projet vise à permettre aux élus, aux personnes handicapées, à la Société civile, de pouvoir travailler ensemble pour aller vers un budget participatif sensible au handicap. «Chacun, en ce qui le concerne, a un rôle fondamental à jouer. Mais ce qui est important et qu’il faut souligner, c’est que l’équilibre entre le budget et la participation peut être un acquis de taille. Et c’est la raison pour laquelle nous pensons que pour permettre aux personnes handicapées de participer pleinement, il faut nécessairement qu’il y ait des informations accessibles. Il faudrait également qu’elles soient consultées pour faire partie du processus», enseigne M. Thiaré. Toutefois, leur rôle va aller au-delà de la consultance. «Mais après, dans le cadre des consultations, que leurs avis, recommandations puissent être pris en compte. C’est ce qui va aboutir à une forme de codécision qui va prendre en compte leurs besoins», rappelle Moussa Thiaré. En tout cas, cette formation va permettre de mettre en place un dispositif qui va accompagner les collectivités territoriales des zones d’intervention à pouvoir enclencher le processus de budgétisation sensible au handicap. En écho, Cheikh Seck, chargé de programme, manager de Sightsavers, détaille le contenu de cette formation : «On parle de budgétisation sensible au handicap pour permettre, dans toutes les étapes d’élaboration des budgets et des plans d’actions de la commune, d’avoir une représentativité d’abord et une prise en compte des besoins des personnes handicapées. Et c’est pour ça que Sightsavers a vu l’intérêt de mettre à la disposition des communes concernées, des ressources humaines capables de les accompagner dans tout ce processus.» Selon Cheikh Seck, «pour une généralisation de cette formation, Sightsavers a promis de travailler pour mettre à l’échelle ces interventions, avec l’appui du ministère de la Décentralisation qui est partie prenante de l’activité et présent dans ces ateliers».

Source : lequotidien.sn

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