Collectivités locales : Alga se dote d’une maquette pédagogique du collège du budget participatif
L’’Académie africaine des collectivités locales (Alga) de cités et gouvernements unis d’Afrique (CGLU) a adopté sa maquette pédagogique du collège du budget participatif (BP) à l’issue des travaux de l’atelier de préparation pédagogique dudit collège organisé la semaine dernière à Rabat au Maroc.
Présidée par la directrice d’Alga, Dr Najat Zarrouk, la rencontre a connu la participation de plusieurs responsables représentant le gouvernement marocain, des associations, de l’université internationale de Rabat, du secrétaire général de CGLU Afrique, M. Jean Pierre Elong Mbassi, du maire de la ville de Chefchaouen, Mohamed Sefiani, du directeur d’Alga-région francophone, le burkinabe, M. Wahir Justin Somé et des experts du BP.
Le collège du BP, soulignons-le, a pour objectif de permettre aux participants d’avoir une meilleure compréhension de la gouvernance locale et du BP dans le contexte de décentralisation; de maîtriser les approches, méthodes et outils de mise en œuvre du BP ; d’analyser et partager les pratiques de BP en Afrique et dégager des perspectives d’opérationnalisation du BP dans leur structure d’origine.
En effet, dans sa présentation, le Pr émérite de planification du développement à la Bartlett Développent Planning Unit (DPU), University Collège de Londres, Yves Cabannes, a défini le BP comme un processus par lequel la population définit la destination d’une partie ou de la totalité des ressources publiques. Pour ce faire, il est revenu sur quelques exemples réussis depuis l’explosion du concept en 1989 à Porto Alegre au Brésil. Il a indiqué que l’avantage du BP est qu’il donne en moyenne des résultats tangibles sur 2 ans. «Près de 2000 à 3000 villes pratiquent le BP à travers le monde. Les grandes capitales ne sont pas en reste à l’instar de Paris, Madrid et Bogota », a-t-il ajouté.
Pour sa part, M. Mamadou Bachir Kanouté, coordonnateur exécutif de «Enda Ecopop» et coordinateur pour l’Afrique de l’OIDP, a évoqué les exemples des formations dispensées en matière de BP en Afrique. Selon lui, « le continent est passé de 3 cas en 2004 à 53 cas dans 7 pays en 2009 et à 347 cas dans 23 pays en 2014. La Tunisie a notamment institutionnalisé l’utilisation du BP dans les communes ». Au Cameroun, l’expérience lancée depuis 2004 dresse un bilan positif. D’après M. Jules Dumas Nguebou, président du comité exécutif d’Assoal de 2 communes en 2004, le BP est désormais pratiqué par près de 95 communes qui ont adopté et signé la charte du BP en 2014. Cependant, au Maroc, il existe le budget citoyen et le budget sensible au genre ainsi que le budget ouvert.
Ces partages d’expériences faits par Mme Nadia Benali, directrice nationale du Centre de l’excellence pour la budgétisation sensible au genre, ministère de l’Economie et des Finances et M. Hassan El Arafi, directeur général du cabinet d’études REJJES ont permis aux experts d’élaborer la maquette pédagogique du collège du BP Alga, afin de répondre aux demandes de formation exprimées par les acteurs locaux qui sont évaluées à environ 5000 par année. Le collège du BP s’inscrit dans le cadre de l’offre de formation continue de courte durée d’Alga. Ainsi, le programme devra doter les participants d’outils, de méthodes et approches de démocratie participative, pour une implication beaucoup plus active des populations africaines dans l’élaboration des budgets des collectivités territoriales et de l’Etat. Une vingtaine d’acteurs locaux participeront à la première session de formation prévue du 27 juin au 7 juillet 2017 à Dakar au Sénégal qui sera consacrée au public francophone et enregistrera la participation d’une vingtaine de personnes.
Elle est destinée aux élus, conseillers et agents des collectivités territoriales qui souhaitent améliorer leurs connaissances et renforcer leurs aptitudes à mettre en œuvre le BP dans leurs collectivités territoriales ; Les responsables des départements ministériels chargés de la décentralisation, gouvernance et du développement local ; des institutions intervenant dans les collectivités territoriales africaines, les responsables de formation des ONG, programmes et projets ; les pratiquants de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local et autres acteurs de la société civile. Au cours de cette première session seront développées trois principales thématiques : Compréhension du BP et de ses principes fondamentaux, Approches, méthodes pratiques et outils de mise en œuvre du BP, Perspectives d’opérationnalisation.
La session de formation durent deux semaines en régime résidentiel pour acquérir les connaissances et les aptitudes, avec réception d’une valise pédagogique comprenant toute la documentation et les outils nécessaires. A l’issue des deux semaines de formation résidentielle, un contrôle des connaissances acquises sera organisé. Trois mois après la tenue de cette session de formation, les participants présenteront leurs travaux personnels de stage au cours. Ces présentations contribueront à l’évaluation finale de la formation. Enfin, pour mener à bien cette mission, un protocole d’accord sera signé entre CGLU Afrique, Alga, enda Ecopop et Assoal.