Burkina Faso, Commune de Gorom-Gorom : Premier exercice de redevabilité pour le maire Ibrahim Ag Attahir

Quatre heures d’horloge, c’est le temps qu’il a fallu au conseil municipal de la commune de Gorom-Gorom, ce dimanche 22 octobre 2017 pour présenter le bilan de ses activités après un an et demi de mandat. C’était au cours d’une cérémonie qui a vu la participation des populations au cours d’une journée dénommée ‘’journée de redevabilité et d’interpellation citoyenne du conseil municipal de la commune urbaine de Gorom-Gorom’’.
« Dans les normes, chaque année le conseil municipal doit faire le bilan des activités qui ont été réalisées et le présenter à la population. A l’issue de cette présentation, la population peut interpeller le conseil municipal sur un certain nombre d’actions qu’il devrait faire ou ne pas faire. C’est la première fois que nous le faisons. On a pris le mandat en cours d’année pour terminer l’année 2016. On n’avait pas pu faire un bilan en ce moment. Et donc on s’est dit qu’il fallait qu’en fin 2017, on fasse le bilan de nos activités », a expliqué le maire Ibrahim Ag Attahir. Santé, éducation, eau et assainissement, situation budgétaire de la commune…, plusieurs domaines ont été pris en compte dans l’exposé-bilan du maire.
De la santé

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Vue des populations au bilan

Dans le domaine sanitaire par exemple, les réalisations faites sont entre autres la construction d’un dispensaire au Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Gangani, les travaux d’entretien et de réfection de bâtiments de sept CSPS de la commune, la reconstruction d’un dispensaire à Essakane, l’électrification du Centre médical avec Antenne chirurgicale (CMA), la construction d’un CSPS à Petabouli, l’acquisition de sept motos au profit des CSPS de la commune, l’acquisition de petits matériels médicotechniques, de médicaments et consommables médicaux au profit des CSPS de la commune. Ces réalisations ont été possibles grâce aux ressources transférées de l’Etat et à l’appui financier de la mine d’or Essakane IAM Gold. La santé, « c’est un domaine où les indicateurs de la commune ne sont pas alarmants mais méritent d’être améliorés comparativement à ceux nationaux », a indiqué le premier responsable de la commune qui a par ailleurs relevé que l’insuffisance de ressources humaines, matérielles et infrastructurelles dans les centres de santé et de promotion sociale (CSPS) reste un défi à relever.
De l’éducation

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Ibrahim Maïga, Conseiller municipal

Après la santé, le secteur éducatif. Et les actions du conseil municipal dans le domaine éducatif visent à supprimer sinon réduire le nombre d’écoles sous paillotes toujours existantes dans la commune (plus de 8 écoles sous paillottes). C’est plus de quatre cent vingt-neuf millions FCFA qui ont été injectés dans ce domaine pour la construction des écoles, l’acquisition des mobiliers et des fournitures scolaires, l’approvisionnement des cantines scolaires en vivres faisant le cumul des investissements 2016 et 2017. Et de nombreux défis restent véritablement à relever dans ce domaine car une chose est de construire des écoles mais une autre est de les équiper et les rendre fonctionnelles avec le personnel qualifié. Par ailleurs, le manque de forages et de latrines dans certaines écoles constitue également un défi à relever au grand bonheur du monde éducatif dans la commune.
Autres réalisations
Dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, sur un total de 467 forages que comptait la commune de Gorom-Gorom, le conseil municipal a réalisé 62 forages et réhabilité 50 autres forages. « En assainissement, nous avons réalisé, 242 latrines toutes catégories confondues et 60 puisards ; deux postes autonomes d’eau (PAE) à Essakane et Korezena. Il y a également un barrage (Touro) et deux mares (Darkoye et Menegou) », a précisé le maire.
Abordant la question de la jeunesse, le patron de la commune de Gorom-Gorom a souligné que plus de 372 jeunes ont reçu l’appui et l’accompagnement de la commune de Gorom-Gorom dans le cadre de la mise en œuvre des projets (CREM, HIMO). D’autres ont aussi bénéficié d’une formation en auto-école pour leur permis de conduire ou ont été inscrits à l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) et à l’Agence nationale de promotion de l’emploi.
Aussi au niveau du service administratif, ce sont 7 349 actes d’état civil (déclarations de naissance, de décès, actes de mariage) qui ont été produits depuis le début du mandat du maire en juillet 2016. « Dans le domaine de l’action sociale, nous avons mobilisé lors de l’inondation de Gorom-Gorom, des vivres d’une valeur de 6 198 700 F CFA pour les sinistrés. Nous avons également acheté des vivres d’une valeur de quatre millions de francs CFA (4 000 000 francs CFA) avec le plaidoyer du CSB pour les nécessités de la commune de Gorom-Gorom », a relevé le maire.
« Le bilan est satisfaisant mais il peut mieux faire »

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Sadou Cissé, élève en classe de 1re

A l’issue de la présentation des réalisations faites par le conseil municipal jugée ‘’satisfaisantes’’, les populations n’ont pas manqué d’interpeller les élus communaux à redoubler d’effort notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et surtout de l’employabilité de la jeunesse. « Je suis satisfait de ce bilan parce qu’effectivement certaines réalisations sont bien visibles sur le terrain. Je pense qu’il peut mieux faire. Et nous remercions le maire d’avoir initié cette cérémonie de présentation de bilan. C’est la première fois que nous assistons à un bilan du conseil municipal », a confié Sadou Cissé, élève en classe de 1re A4.

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Serge L. Toé , président CUA

Les partenaires techniques et financiers à l’image du Cadre unitaire d’actions (CUA) ont également salué l’initiative et la tenue effective de cette journée de redevabilité. « Le maire même l’a reconnu. C’est grâce à l’insistance, au plaidoyer permanent du CUA que cette activité a pu avoir lieu et nous sommes satisfaits notamment pour la mobilisation des jeunes, des vieux, des femmes, de l’ensemble des populations de façon générale, de la commune de Gorom-Gorom. Il y a eu des difficultés qui ont été relevées et nous pensons qu’ensemble avec le maire nous allons travailler à les corriger », a rassuré le président du CUA, Serge Toé.
« Honnêtement, je suis satisfait de cette journée. C’est la première fois à Gorom-Gorom qu’on fait le bilan des activités. Et aussi je suis satisfait parce que toutes les actions que nous menons actuellement s’alignent dans le PNDES », s’est réjoui le maire de la commune de Gorom-Gorom, par ailleurs géographe de formation. Sentiment de satisfaction également chez le Haut-commissaire de la province de l’Oudalan, Traoré Daouda, qui a félicité le maire et son équipe pour l’organisation de cette journée de redevabilité qui relève du devoir des municipalités.
La guerre de terminologies

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Construction d’un marché à bétail dans la commune de Gorom-Gorom

Si le maire parle de bilan ou de journée de redevabilité et d’interpellation citoyenne, du côté de ses opposants, il convient plutôt de parler de ‘’présentation des points de réalisations’’. « Je ne pense pas que le terme bilan est approprié. Pour parler de bilan, il faut d’abord avoir établi un programme d’activités. Ce qui n’a pas été fait depuis le début du mandat du maire. Et c’est ce programme qui pourra servir de boussole, de repère pour apprécier l’action du conseil municipal », a expliqué le conseiller municipal (UPC) Ibrahim Maïga. « Il faudra également que le maire travaille à faire fonctionner tous les services de la mairie parce que présentement, la mairie n’a pas de secrétaire général », a-t-il souligné.

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TRAVAUX DE CONSTRUCTION D’UN CSPS A PETABOULI DANS LA COMMUNE DE GOROM-GOROM

Qu’il soit appelé ‘’bilan’’ ou‘’journée de redevabilité et d’interpellation citoyenne’’ ou ‘’point des réalisations de la commune, cet exercice du conseil municipal de rendre compte de sa gestion est un impératif. Et cette journée (première du genre, à en croire certains) aura eu le mérite de réunir les populations de Gorom-Gorom et leurs dirigeants au niveau local pour des échanges interactifs en vue de recueillir les préoccupations des populations. Elle aura également permis aux populations d’apprécier ce que leurs décideurs ont pu déjà apporter comme valeur ajoutée au développement de la commune.
 

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